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​Re-nouvelles
21 déc 2012 Publié par mimidellagioia

• Je n’ai pas beaucoup écrit ces derniers temps . Peut-être la déception de ne rien voir venir . Les gens sont souvent intéressés par le projet et puis quand il s’agit d’agir , il n’y a plus personne .  Comment faire en sorte de vous mobiliser , comment vous donner envie de faire quelque chose et pas seulement de trouver que l’association est une bonne idée ? Comment passer de la théorie à la pratique ?
• J’ai traversé l’Equateur du nord au sud , il y a peu et j’ai pu me rendre compte de deux choses : la première c’est que c’est décidément un magnifique pays et la deuxième c’est que la pauvreté y est partout présente . Que ce soit en Amazonie ou bien dans les Andes ou sur la côte . Les moyens de survivre sont nombreux et malheureusement pas toujours les bons . La délinquance , la violence et le vol sont très présents dans les grandes villes . Et souvent , les enfants qui ne sont souvent plus des enfants font partie des petits voleurs , de ceux qui savent profiter de la générosité , de la naïveté ou bien de l’inattention des adultes étrangers . Après tout , ceux ci ont les moyens de se racheter ce qu’on leur a volé . Après tout  , ceux ci auront toujours plus que ce qu’ils n’auront jamais . L’opportunisme est présent très tôt dans les moyens de survivance et peut-on vraiment le leur reprocher , je ne suis pas sûre  .  Nous avons une culture et un pays la plupart du temps assez riche pour nous aider quand nous sommes dans le besoin ou dans une période de chomage . Bien entendu , je parle d’une moyenne pas d’une partie de la population française qui se trouve aussi dans une grande précarité .  On peut dire que la moyenne française en général a des moyens supérieurs aux équatoriens . Nous faisons partie des pays riches quand ils font partie des pays pauvres . Et la culture en est automatiquement modifiée . La vision du monde et de l’extérieur en général est que nous sommes riches et que nous ne manquons de rien . La preuve en est que nous sommes capable de voyager jusque chez eux , quand eux n’ont même pas les moyens parfois de seulement visiter la ville d’à côté . Bizarrement alors qu’ils gagnent ( le salaire moyen ) 400$ , une simple voiture va coûter au minimum 3000 ou 4000$ . Pour eux cela signifie donc que celui qui a une voiture a des moyens supposés largement supérieurs aux leurs . Les relations avec les étrangers ( venant de pays supposés riches ) sont donc souvent faussées ou altérées par l’opportunisme .  Comme les enfants en Afrique ou dans les pays du tiers monde qui se jette sur vous à votre arrivée en espérant une petite pièce ou ceux qui vont vous prendre la main droite et vous voler de la main gauche mais ce vol sera pour se nourrir , pas d’autre possibilité pour lui que de voler pour ça . Mais le besoin ne nous pousserait-il pas nous même parfois à être opportuniste ou à aller jusqu’à voler ? Pour y penser , il faudrait avoir vécu toute sa vie dans la même pauvreté qu’eux .
• Et dans le même temps , il y a des rencontres complètement désintéressées et enrichissantes comme ce chauffeur de Taxi Mario qui a été présent à chacune de mes démarches pour louer une voiture pour que je ne me fasse pas avoir sans rien attendre en retour , qui à chaque fois qu’il m’emmène dans son taxi se fait une joie de me faire visiter sa ville qu’il aime tant : Quito la capitale .  Ou encore Jacinto à Libertad qui tient une sandwicherie sur la plage et qui , tous les soirs est venu papoter de la politique de son pays ou du notre juste pour le plaisir d’échanger . Ou bien Sylvia Sur la plage de Salinas qui m’expliquait la dure vie d’une mère célibataire de 3 enfants et qui travaille comme vendeuse ambulante de bijoux fabriqués en partie par elle même . Il y a d’ailleurs beaucoup de femmes très jeunes et seules avec leurs enfants car leurs maris , conjoints , petit copain a pris la tangeante au bout d’un certain temps et que les précautions ici coûte beaucoup trop cher . Et puis bien sûr , il y a Rosa ici à Tena , toujours aussi adorable , qui ne demande jamais rien et qui pourtant aurait bien besoin d’un coup de main  .
• Dans des paysages sublimes , frisant parfois le paradisiaque , on tombe sur des maisons en bambou , sur des bidonvilles et sur la plus grande pauvreté .  Le besoin d’aider ailleurs peut vous paraître idiot car « la charité bien ordonnée commence par soi même » mais la charité commence à partir du moment où l’on donne un peu de soi , ou notre moi n’est plus la priorité mais une utilité , l’Equateur est un pays pauvre parmi d’autres et même s’il y a beaucoup de précarité en France et une très grande pauvreté , ils n’égaleront pas le nombre de ces pays du tiers monde ou des ces pays plus pauvres que nous tout court . En France , beaucoup d’associations avec des subventions et des aides publiques réussissent soit à loger ( pas toujours je sais )  soit à fournir un peu de nourriture , de vêtements ou autres . Dans chaque ville on trouve ces grands réservoirs où l’on peut y mettre des vêtements , des chaussures ou du linge de maison qui vont au Secours Populaire , à la Croix Rouge ou autres . Ici il n’y a rien de tout ça . Le pays essaie déjà de s’élever et ça prend du temps , beaucoup de temps . Quand on sait que pour obtenir un visa de 6 mois , l’état équatorien ne demande que l’assurance d’avoir sur son compte 350 $ mensuel alors que pour obtenir un visa français , il faut avoir 10000$ , on comprend certaines choses et que en effet nous ne sommes pas sur un pied d’égalité . Est ce nous qui les traitons moins bien ou eux qui nous traitent trop bien ? Toute la question est là . Mais pourquoi demander à une personne qui vit dans un pays pauvre d’avoir 10000$ sur son compte alors que le français lambda lui même ne les a pas ? Ridicule ? Oui mais c’est un moyen pour l’état français de réguler une soi disant immigration . Alors que l’état équatorien au contraire souhaite notre visite , nous accueille avec plaisir . Il y a déjà là une différence de taille . Dans le comportement de ces pays dit « riches » qui prennent de haut les pays dit « pauvres » . Si nous changions nous même de comportement et d’attitude vis à vis d’eux , leur comportement également changerait . Si nous parlions sur un pied d’égalité au lieu de parler de riche à pauvre , les choses seraient probablement différentes . Trop de choses qui nous paraissent logiques ne le sont pas pour eux . Mais nous sommes loin de tout cela . Nous regardons les infos à la télé , atterrés parfois  , choqués souvent , écoeurés , attristés mais ce n’est que la télé , qu’un film de plus . Une fois qu’elle est éteinte , on retourne à nos vie sans vraiment se poser de question , sans vraiment se soucier de la suite des images que l’on a vues , sans se soucier réellement de ces personnes qui pleurent , qui hurlent ou qui se trainent en haillons et nus pieds , de ces drames qui se passent tellement loin de nous , tellement loin . Il y a le quotidien et les soucis du quotidien , le loyer à payer , les factures en attentes , les crédits , les enfants , les épargnes…

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•  Alors oui , je passe beaucoup de temps à vous demander un geste , un mot mais c’est parce que pour moi , ce n’est pas la télé , ce n’est pas une fiction , c’est la réalité , la réalité de mes voisins et de tous ceux que je cotoie ici . Je ne peux pas détourner les yeux et me dire que je n’ai rien vu parce que où que je pose les yeux , la pauvreté s’étale devant moi . Je ne peux pas éteindre la télé et seulement compatir . Je fais ce que je peux mais sans vous , sans votre volonté , je ne peux rien , nous pouvons pas grand chose . C’est unis et nombreux que nous arriverons à changer les choses .
Voilà où vagabondent mes pensées



































































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